«La réussite pour tous dans un système éducatif de qualité: quelles responsabilités des familles?»
Tel est le thème que Madame Kandia CAMARA, Ministre de l’Education Nationale a abordé au rendez-vous de la Famille, la tribune d’échanges du ministère de la promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant le jeudi 22 septembre à la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères.
Dans son exposé liminaire la première responsable de l’école ivoirienne a démontré l’étroite relation qui existe entre la famille et l’école. Selon elle, en effet, les familles ont un rôle majeur à jouer dans l’éducation des enfants. Il est donc important que la famille s’implique davantage dans la gestion et la vie de l’institution scolaire en se servant d’interface, de facilitateur et de médiateur entre l’apprenant et l’enseignant. La famille doit contribuer aussi à l’entretien et la sécurisation du patrimoine de l’école, qui est un bien collectif. D’où l’appel à la responsabilité accrue lancé aux parents : «Je voudrais compter sur vous pour suivre vos enfants, je voudrais compter sur vous pour envoyer les enfants à l’heure à l’école, je voudrais compter sur vous pour que les enfants fassent leurs exercices, je voudrais compter sur vous pour exiger une instruction de qualité». Et de révéler que : «La famille a le droit d’exiger une éducation de qualité pour son enfant. Elle a aussi le devoir de déclarer sa naissance et lui permettre d’avoir un extrait d’acte de naissance».
C’est une salve d’applaudissements, qui a accueilli cet appel et cet engagement à ramener l’excellence à l’école tant Madame le Ministre a surclassé le débat comme en témoigne la pertinence de son argumentation : chiffrée, vérifiable et réalisable. L’auditoire a été tellement captivé, que finalement il y a eu très peu de questions à-propos. Cependant, Madame Kandia CAMARA s’est prêtée à quelques préoccupations.
A la question de savoir si les enfants pourront bénéficier de jours de repos, elle répond en déclarant que dans l’ancien emploi du temps, les cours débutaient à 7h30. Tandis qu’avec la reforme les cours commencent à 8h00. Et il y a une récréation aussi bien dans la journée que dans l’après-midi. Le mercredi les cours ont lieu le matin de sorte que les enfants ont l’après-midi pour se reposer. Sans compter le samedi et le dimanche qui constituent deux jours de repos. «Et puis, avant la réforme quel enfant se reposait le mercredi? Combien d’enfants ne faisaient pas les cours de mercredi ? Ce sont les parents, qui nous interpellaient sur les cours de mercredi». Et de préciser que tout le monde prenait un gros risque à travers la tenue des cours de renforcement dans la mesure où ces cours se déroulaient sans autorisation de l’Etat.
La réforme est une justice sociale : permettre aux familles qui n’ont pas les moyens de voir leurs enfants bénéficier des mêmes cours que leurs autres camarades.
La dernière question pertinente était relative à l’inscription en ligne dans les écoles privées. Certains parents estiment que les inscriptions sont chères dans ces établissements. Comme suite à cette préoccupation, Madame le Ministre a repris l’argument des fondateurs d’établissement qui arguent qu’ils ont des charges, dont les plus importantes restent les salaires des enseignants. C’est pour tenir compte de ces charges que les frais d’inscriptions autorisés sont maintenus dans une fourchette comprise entre 0 et 30.000 FCFA. «Il y a des écoles, qui ont dépassé cette norme. Et à celles-là, nous n’avons pas affecté d’élèves pour cette rentrée», a-t-elle révélée. «Les parents qui souhaitent que leurs enfants quittent les écoles privés peuvent demander une réaffectation pour que leurs progénitures regagnent une école publique». Aussi, pour réduire le nombre d’élèves affectés dans le privé, Madame le Ministre a-t-elle annoncé la construction en 2017 de 100 collèges de proximité, 10 collèges de jeunes filles avec internat, 10 lycées d’excellences…pour accroitre les capacités d’accueil des établissements publics.