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Burkina Faso : aider les élèves dans les zones touchées par l'insécurité

L’éducation au Burkina Faso fait des progrès importants dans des conditions difficiles. L'augmentation du taux de scolarisation dans le primaire (passé de 60 % au début des années 2000 à 88 % aujourd'hui) est particulièrement significative. Pourtant, le pays reste confronté à de nombreux défis pressants en matière d'éducation. le Burkina Faso fut l’un des premiers pays à intégrer le GPE en 2002. Depuis, il a bénéficié de plus de 214 millions de dollars de financements auprès du partenariat. Le financement actuel de 33,8 millions de dollars, canalisé au moyen d’un fonds commun pour mieux aligner l’aide des bailleurs, contribuera à la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation du pays qui couvre la période 2017–2030. Réformer les programmes scolaires pour un meilleur apprentissage Avec un fort taux de croissance démographique, la demande en matière d’éducation met les écoles sous pression jusqu’au point de rupture. Malgré l’augmentation du taux de scolarisation dans le primaire, le taux d’achèvement, un indicateur de la qualité de l’éducation, même s’il connaît des améliorations, demeure faible. Et malgré une diminution marquée de la pauvreté, passée de plus de 80 % en 2000 à 44 % en 2016, le pays occupe l’un des rangs les plus bas en termes d’indice de développement humain du PNUD, soit la 183ème place sur 189 pays en 2018. La réforme des programmes scolaires lancée par le Ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation est au cœur du plan d’amélioration de la qualité de l’éducation du gouvernement, qui vise également à ce que davantage d’enfants achèvent l’éducation de base. Avec 70 % de la population âgée de moins de 20 ans, développer le capital humain en veillant à ce que tous les enfants soient scolarisés et bénéficient d’un apprentissage sera vital pour le développement économique du pays. Les nouveaux programmes scolaires sont simplifiés et axés sur l’apprentissage plutôt que sur la simple « transmission » des connaissances. Ces programmes ont été testés au cours d’un essai pilote dans six des 13 districts des zones rurales, urbaines et périurbaines du pays, afin d’évaluer leur performance dans ces contextes variés. Le fait que les manuels scolaires utilisés pour enseigner les nouveaux programmes soient dépassés constitue un obstacle. Avec l’aide du GPE, les élèves ont pu recevoir de nouveaux manuels, en cohérence avec les nouveaux programmes. L’objectif est d’augmenter le ratio de manuels scolaires essentiels par élèves, et un nouveau financement du partenariat est actuellement utilisé pour augmenter le nombre de manuels distribués aux élèves. Rendre l’apprentissage pertinent pour le marché du travail Rendre l’éducation pertinente pour les élèves constitue un aspect essentiel des nouveaux programmes. Dans ces programmes, 20 % du temps de classe est utilisé pour l’acquisition de connaissances locales. En supplément des matières culturelles et pratiques de gestion du ménage, les enfants sont initiés aux professions locales afin de les préparer tôt au marché du travail. Les nouveaux programmes couvrent également des sujets à caractère social, tels que le mariage précoce et les mutilations génitales féminines (MGF), sujets qui n’avaient jusqu’alors pas été abordés en classe. Il s’agit-là d’un sujet essentiel à traiter puisque près de 76 % des filles âgées de 15 à 17 ans ont subi des MGF. Les nouveaux programmes traitent également des questions environnementales et des comportements sociaux. Veiller à ce que l’éducation ne soit pas perturbée par l’insécurité Si les nouveaux programmes scolaires constituent une initiative à l’échelle nationale, l’amélioration de l’éducation dans des zones où les taux de scolarisation et d’achèvement sont particulièrement faibles constitue une préoccupation importante pour le programme du GPE au Burkina Faso. Ce programme est notamment axé sur des avancées de l’éducation dans huit provinces, dont quatre situées dans la région instable du Sahel, troublée par l’extrémisme islamiste. La région du Sahel, et particulièrement les provinces de Soum et Oudalan, sont des priorités pour le programme du GPE, car de nombreux enfants n’y sont pas scolarisés. Ces provinces sont touchées par l’insécurité. Des écoles y ont subi des attaques, et des enseignants y ont été menacés et tués. Les extrémistes veulent remplacer le français, la langue d’instruction à l’école et langue officielle du pays, par l’arabe. Le gouvernement tente de généraliser les écoles franco-arabes dans la région du Sahel, aidé par le programme du GPE. Ces écoles rencontrent une forte popularité auprès de nombreux parents musulmans, convaincus que l’offre d’un enseignement religieux ajoute de la valeur à ce qu’apprennent les enfants dans le programme français. Ibrahima Kabore, Secrétaire permanent du Ministère de l’Éducation, pense que les écoles franco-arabes, si elles ont du succès, pourraient être déployées à grande échelle et constituer un facteur de changement radical pour scolariser davantage d’enfants de la région du Sahel. En effet, ici, seuls 8 % des enfants sont scolarisés dans le premier cycle du secondaire, contre 25 % au niveau national. Le programme du GPE au Burkina Faso qui vise à scolariser tous les enfants afin qu’ils bénéficient d’un apprentissage de qualité, est aligné sur le plan sectoriel de l’éducation du pays et reflète nombre des espoirs et préoccupations exprimés par les enseignants et les responsables du système éducatif.

Date de publication02/10/2019

Sourcehttps://www.globalpartnership.org

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