Education / Burkina – Promotion de l’éducation au post-primaire des filles : l’UNICEF parraine 450 filles vulnérables au Centre-Ouest
Promotion de l’éducation au post-primaire des filles: l’UNICEF parraine 450 filles vulnérables au Centre-Ouest
Afin de promouvoir l’achèvement et la réussite scolaire des jeunes filles dans la région du Centre-Ouest, l’Unicef a initié avec l’appui financier de la Fondation l’Occitane et l’accompagnement technique du ministère de l’Education nationale de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales à travers sa direction en charge de la promotion de l’éducation des filles, un projet dénommé « Promotion de l’éducation au post-primaire des filles dans la région du Centre-Ouest ».
Le projet a été initié à la suite d’une analyse profonde de la scolarisation des filles dans la région du Centre Ouest. Le constat faisait ressortir que très peu de filles achevaient leur cycle du niveau primaire et celles qui accédaient à l’éducation post-primaire avaient d’énormes difficultés pour poursuivre et achever leur cursus.
La Fondation de l’OCCITANE, une fondation française qui a été sensible à cette situation, accompagne l’UNICEF à mettre en place ce projet afin de soutenir directement 450 jeunes filles qui ont réussi leur examen de fin du cycle primaire en 2016, mais qui présentaient des risques importants à ne pas continuer en 6ème et poursuivre leur cursus de scolarisation. A signifié GEERT Poorteman, chef de section Education à l’UNICEF.
A l’en croire, en 2014, au moment de la conception du projet, seulement 40 filles sur 100 filles qui réussissaient le cycle primaire, parvenaient en classe de 6ème, et sur 100 filles qui étaient inscrites en 6ème, seulement 22 arrivaient en 3ème avec ou sans le diplôme de fin du cycle. Pourquoi cela ? Les raisons les plus fréquentes se rapportaient à la pauvreté des parents, au statut familial de l’enfant (orpheline d’un ou des deux parents), la non-disponibilité d’établissements post-primaire dans les zones de résidence des filles…
Kady Traoré, Responsable des projets en Afrique de la Fondation L’Occitane de renchérir que « l’ambition qui se trouve derrière le soutien de ce projet, c’est de permettre à toutes jeunes filles qui a ses capacités de pouvoir aller à l’école et d’assurer un avenir certain. Parce qu’on se rend compte aujourd’hui que plus l’enfant est instruit et plus il a des chances de se débattre et d’avoir un travail décent et aussi une position sociale mieux par rapport à celui qui n’est pas instruit.
Pour Rasmata Ouédraogo, directrice de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre, il s’agit dans ce projet qui a démarré courant 2017-2018, d’offrir aux filles un paquet d’interventions pour leur assurer de meilleures conditions d’études. Le projet a permis de prendre en charge des frais de scolarité des filles, les frais de cantine scolaire et les kits scolaires. Il a permis aussi de donner à chacune des 450 filles, un vélo avec des frais de réparation de ces vélos. Le projet intervient également dans les cours d’appui. En plus de ces appuis matériels, il y a leur organisation en clubs pour qu’elles mènent des activités au sein de leur établissement pour justement éviter un autre obstacle majeur à leur maintien c’est à dire les grossesses.
Aussi, il y a des activités de formation à l’endroit des enseignants et des encadreurs qui interviennent dans les établissements concernés. Des concours d’excellence sont aussi organisés à leur intention.
Pour permettre de suivre de façon rapprochée les filles, le projet a tenu à ce qu’il y ait des femmes qu’on appelle des mentors qui sont chargées du suivi rapproché de ces filles. Leur suivi va de la sensibilisation sur les sites des établissements jusque dans les domiciles. Pourquoi dans les domiciles ?, peut-on s’interroger ? Dans les domiciles parce qu’au cours des entretiens, on peut identifier un certain nombre de problèmes que traverse une fille. A indiqué Isabelle Tamini/Kantiona chef de service promotion de l’éducation de filles/DREPS Centre-Ouest.
Il faut dire que les 450 filles identifiées ont été orientées dans 21 établissements répartis dans les quatre provinces de la région (Le Boulkiemdé, le Sanguié, le Ziro, et la Sissili). Parmi ces filles identifiées, il faut dire qu’il y a 100 filles qui sont hébergées dans des centres d’accueil. Il y a un centre d’accueil à Koudougou, un autre centre à Léo en plus de l’internat Ste Monique.
Pour la directrice de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre, les résultats scolaires des filles soutenues donnent des motifs de satisfaction. « Déjà un des résultats majeurs que nous avons obtenu est que les filles qui sont dans des centres excellent. Elles ont les meilleurs résultats. Et en termes de comportement aussi, elles sont bien encadrées. Si on compare le taux global de promotion des 450 filles par rapport au niveau de la région, on se rend compte que ce résultat est au-dessus des résultats de la région ». A ce propos soutient Honoré Toé, DREPS Centre-Sud « l’impact est positif, on peut le voir à travers les résultats scolaires des jeunes filles qui bénéficient du soutien du projet et notamment au niveau des taux de promotion. Depuis trois ans maintenant que le projet intervient dans la région, sur 450 filles inscrites que nous suivons depuis le début, la majorité des élèves réussit à passer en classe supérieure ».
De l’avis des chefs d’établissements, des parents d’élèves et des élèves, cet appui a fait tache d’huile dans le rendement scolaire des filles parrainées. Arsène Yaméogo, directeur du CEG du secteur 6 de Koudougou : «les élèves qui sont parrainées par l’UNICEF sont parmi les meilleures. Par exemple, il y a une qui a eu 19, 59 de moyenne, Nikièma Judith de la classe de 4e. Vraiment l’accompagnement du projet crée la motivation», a-t-il rassuré.